LES INVENTAIRES
L’inventaire des collections d’un musée est une obligation légale que celui-ci se doit de poursuivre jusqu’à son terme. L’inventaire est à la fois un acte administratif permettant d’établir que la collectivité est bien propriétaire de la collection, un outil de gestion et le point de départ de toute opération de valorisation du patrimoine conservé.
Mener à terme l’inventaire des collections d’un établissement comme le Muséum de Grenoble est néanmoins une entreprise de très longue haleine. L’inventaire devrait compter, en effet, lorsqu’il sera complètement réalisé, environ un million de notices, pour trois à cinq millions de spécimens. Ces effectifs considérables induisent, s’agissant de l’inventaire et du récolement, des problématiques originales par rapport aux méthodes de travail en usage dans des musées généralistes, aux collections plus restreintes.
Les collections n’ont jamais fait l’objet d’une tentative d’inventaire exhaustif raisonné avant que ne débute au début des années 1990 un processus d’informatisation, avec la présence de personnels permanents attachés à ces missions. Registres, catalogues anciens, sources archivistiques étant souvent trop fragmentaires pour qu’il soit possible de s’appuyer dessus, il a fallu la plupart du temps repartir de zéro.
Si la situation est très variable d’une discipline à l’autre, en fonction principalement de leurs effectifs respectifs (de 14 000 pièces pour les vertébrés à plusieurs centaines de milliers pour la botanique ou l’entomologie), il convient de noter que l’inventaire rétrospectif concerne aujourd’hui 15% environ des collections prises dans leur globalité, soit 150 000 notices d’inventaire informatisées.
Une page du registre des collections ornithologiques (1881).