ZOOLOGIE
Les vertébrés
Si une bonne moitié de la collection de vertébrés du Muséum est de provenance régionale, avec une proportion significative de faune spécifiquement montagnarde, la collection ne saurait se réduire à ce seul aspect. En effet, comme pour tous les muséums importants, celui de Grenoble a bénéficié d’apports de faune exotique, grâce notamment aux dons de Grenoblois ayant voyagé à l’intérieur de l’empire colonial français ou ayant participé à des expéditions de découverte scientifique (Dumont d’Urville, Le Rhin…). Des collections naturalistes à une échelle mondiale, voilà ce qui fait la spécificité et la force du Muséum.
De façon continue depuis au moins 1854 et jusqu’à récemment, la collection de vertébrés a profité de la présence au sein de l’établissement de préparateurs assurant à la fois l’entretien, la conservation et le montage des spécimens. Ces taxidermistes ont procédé au montage en interne d’environ la moitié de la collection de vertébrés naturalisés, l’autre moitié provenant d’achats ou de dons.
Du fait de collectes effectuées dès le milieu du XIXe siècle, à une époque où l’érosion de la biodiversité provoquée par les activités humaines n’avait pas encore commencé, le Muséum conserve aujourd’hui des spécimens d’espèces rares, menacées ou éteintes d’intérêt international. De ce point de vue, le déclin brutal de nombreuses espèces ne va malheureusement faire qu’augmenter l’intérêt patrimonial de la collection.
La collection a bénéficié d’une politique d’acquisition soutenue depuis la création du Cabinet. Aussi, aujourd’hui, des spécimens âgés parfois de près de 200 ans côtoient des animaux récents et d’excellente facture. Les spécimens les plus anciens sont trop souvent difficilement présentables au public en l’état, en dépit de leur intérêt scientifique, historique ou pédagogique. Ils sont dès lors conservés en réserves. La mise en ligne des collections par le présent portail permet au public d’avoir de nouveau accès à eux.
Programme des mises en ligne
Concernant les collections ornithologiques du Muséum de Grenoble, sont actuellement mis en ligne les spécimens appartenant aux familles incluses dans les volumes 1 à 13 du Handbook of the Birds of the World (HBW - Del Hoyo et al., Editions Lynx), à savoir 82% de la collection. Les spécimens des familles publiées dans les volumes 14 à 16 du HBW seront progressivement ajoutés au fur et à mesure de la révision de leur inventaire. Les familles encore à mettre en ligne sont donc les suivantes :
Volume 14 : Malaconotidae (Gonoleks, Gladiateurs) - Prionopidae (Bagadais) - Vangidae (Vangas) - Dicruridae (Drongos) - Callaeidae (Glaucope & Créadions) - Notiomystidae (Hihi) - Grallinidae (Grallines) - Struthideidae (Corbicrave & Apôtre) - Artamidae (Langrayens) - Cracticidae (Cassicans) - Pityriaseidae (Barite) - Ptilonorhynchidae (Jardiniers) - Paradisaeidae (Paradisiers) - Corvidae (Corbeaux) - Buphagidae (Piqueboeufs) - Sturnidae (Etourneaux) - Passeridae (Moineaux).
Volume 15 : Ploceidae (Tisserins) - Viduidae (Veuves & Combassous) - Estrildidae (Astrilds, Diamants & Capucins) - Vireoniidae (Viréos) - Fringillidae (Serins, Roselins, etc.) - Drepanididae (Psittirostres) - Peucedramidae (Fauvine) - Parulidae (Parulines).
Volume 16 : Thraupidae (Tangaras) - Cardinalidae (Cardinaux) - Emberizidae (Bruants) - Icteridae (Cassiques, Orioles & Troupiales).
A noter que seuls les spécimens des familles incluses dans les volumes 6 à 13 du HBW ont fait l'objet d'une numérisation systématique.
A noter encore que les collections ornithologiques mises en ligne ici (série MHNGr.OR) comprennent des spécimens naturalisés, des mises en peau, des oeufs et des nids, mais pas ce qui relève de l'ostéologie, celle-ci ayant à l'origine fait l'objet d'une série distincte (MHNGr.OS).
Dans un délai assez bref les collections de mammifères seront également rendues disponibles.
Pachyptila desolata, Prion de la Désolation. Expédition Dumont d’Urville sur l’Astrolabe et la Zélée, 1837-1840.
Bembidion quadripustulatum
L'entomologie
Les collections d’insectes et autres arthropodes terrestres proviennent majoritairement de dons et achats assez récents, puisque postérieurs pour la plupart à la rénovation de la structure opérée dans les années 1980-90. Ceci s’explique assurément par l’absence auparavant, pendant de longues décennies, d’un entomologiste permanent pour s’en occuper en son sein.
Le regain d’intérêt pour le muséum, et donc de dons en particulier, découle en grande partie des publications faunistiques régionales par l’établissement (Inventaire préliminaire des papillons diurnes de Rhône-Alpes, Atlas des libellules de Rhône-Alpes).
Groupes ayant très souvent les faveurs des entomologistes, Coléoptères et Lépidoptères sont fort bien représentés en réserve, tout particulièrement ces derniers, au moins pour les diurnes, avec une couverture vraisemblable de l’intégralité des zones géographiques du globe et une très forte proportion des espèces actuellement connues mondialement.
Concernant les Coléoptères, le matériel présent est lui presque exclusivement français.
Les autres ordres d’insectes (Odonates, Hémiptères, Hyménoptères, etc.) sont également présents, mais de manière beaucoup plus fragmentée et anecdotique.
Bon nombre de collections renferment une bonne part de matériel régional, dont le pourcentage reste cependant difficilement estimable tant que leur inventaire n’est pas achevé. A l’exception des collections exposées pendant près de 150 ans dans l’ancien musée, de ce fait fort détériorées et en outre mal renseignées géographiquement, elles présentent évidemment un intérêt scientifique indéniable comme matériel de référence ou source de données pour toute étude faunistique.
La conchyliologie
Les cinq sixièmes de la collection concernent des spécimens marins de toute origine géographique, avec une forte représentation de la Méditerranée.
Si leurs effectifs sont plus réduits, les collections de mollusques continentaux (terrestres et fluviatiles) sont par contre d’un grand intérêt scientifique. Structurées autour de trois grandes collections (Chatenier pour la Drôme, Lamothe et Breistroffer), auxquelles on peut ajouter les rares pièces repérées provenant d’Albin Gras, elles méritent à ce titre d’être valorisées.
Longtemps restée en déshérence, la collection de conchyliologie fait l’objet d’un tout récent travail d’inventaire. Les données ainsi informatisées font l’objet d’une mise en ligne sur le GBIF.